Formée à l’art du vitrail à l’Ecole Supérieure des Métiers d’Art à Paris, Odile Levigoureux est passée par de multiples médiums artistiques – tapisserie, feutre, papiers végétaux fait mains, livres-objets, bibliothèques bas-reliefs – pour arriver à la pratique du modelage aux alentours de l’an 2000. La céramique s’est alors révélée être, pour elle, la technique idéale pour exprimer la profusion des formes, des volumes et des couleurs qui l’attirent.
Sa fascination pour le monde baroque, musique, peinture, sculpture, la richesse des décors, ont porté son travail vers des œuvres théâtrales, très ornées, dorées, parfois de grandes dimensions. L’architecture végétale est symétrique, construite autour du centre, soit compacte, soit très aérée. La nature est omniprésente, feuilles, fruits, entrelacs, tout un monde se côtoie, des tiges étranges, sinueuses, des fleurs qui se terminent par des gueules d’animaux fantastiques… parfois un ou plusieurs visages desquels sortent des cornes ou des plantes démesurées…
Parallèlement à ce travail végétal, elle s’oriente vers des installations de natures mortes en hommage aux peintres flamands qu’elle admire, Carl Fabritius, Frans Snyders, Pieter Claesz, Willem Kalf…
Sans croquis préparatoires, elle se lance dans l’aventure créatrice en modelant la terre rouge de Beauvais qu’elle affectionne particulièrement. Cette terre est recouverte d’un émail, leur conférant un aspect laiteux et vaporeux parfois rehaussées de feuilles d’or.